Rétrospective 2008

Rémy Sahuc, Chef de Zone Europe méditerranéenne Sedo, revient sur l'évolution du marché francophone des noms de domaine en 2008

Mouvementée. Au sens propre comme au sens figuré, c’est l’adjectif qui semble le mieux définir l’évolution du marché des noms de domaine durant cette année 2008 qui touche lentement mais sûrement à sa fin. Sur le premier comme sur le second marché, les derniers mois ont en effet été rythmés par nombre d’évènements qui n’ont laissé personne indifférent.

Anecdotique ou amusant pour certains, encourageant voire soulageant pour d’autres : la France a souvent pris des airs de nombril du (petit) monde des noms de domaine cette année. Du passage de la barre symbolique du million de .fr en janvier au SedoPro Partner Forum 2008 de Nice en octobre en passant par l’annonce d’un projet de semi-libéralisation des extensions lors du 32ème Meeting ICANN à Paris en juin, jamais les regards du marché ne s’étaient jusqu’alors autant tournés vers l’Hexagone.

Dans ce contexte de dynamisme, les chiffres annuels du second marché francophone des noms de domaine ont été excellents, et ce avant même de leur ajouter la récolte d’un mois de décembre qui compte souvent parmi les meilleures de l’année. Une fois n’est pas coutume, c’est le .FR qui a joué les locomotives. Souvenez-vous de 2007, où masculin.com et ses 150 000 EUR étaient venus battre le record de la plus importante vente de nom de domaine francophone jamais publiée. Cette année, c’est la paire voitures.fr et auto.fr qui, avec des prix de vente respectifs de 50 000 et 100 000 EUR, a joué les têtes d’affiche. Mais un marché ne se construit pas à coups de records. Un marché s’impose par sa capacité à trouver un rythme à la fois régulier et soutenu. Avec une augmentation de plus de 100% des transactions sur noms de domaine en .FR au 31 août 2008 par rapport à l’année 2007 entière pour une progression de 350% du volume de ventes sur la même période, le .FR a incontestablement le vent en poupe. Il pourrait même constituer la bonne surprise du rapport annuel global des transactions Sedo à paraître début 2009, et dont on peut attendre qu’il donne des éléments de réponse concrets à la question que beaucoup se posent par les temps qui courent: « le second marché des noms de domaine pourra-t-il résister à la crise ? »

Souvent comparé aux secteurs de l’immobilier et de la bourse, le second marché des noms de domaine va-t-il à terme connaître les mêmes tourments ? Après des années de croissance à deux chiffres, les budgets de publicité en ligne des annonceurs vont-ils être revus à la baisse à un point tel que les effets sur la monétisation des noms de domaine au sens large du terme seront ressentis par l’ensemble des acteurs du marché ? Ou le business des noms de domaine serait-il au contraire la seule oasis économique dans la grisaille actuelle ? A un degré tel que même les investisseurs y trouvent un moyen à la fois simple et efficace de dynamiser leurs actifs ? Que même le grand public troque ses livrets d’épargne contre des portefeuilles de noms de domaine ?

Une chose est sûre : sur le fond, toutes les conditions sont réunies pour que le marché – et en particulier le second marché – continue d’afficher une santé solide. Le schéma de l’offre et de la demande reste en effet inchangé : d’un côté, des investisseurs ayant reconnu très tôt  le potentiel des noms de domaine génériques tant pour leur valeur intrinsèque que celle de leur trafic, et de l’autre, des utilisateurs finaux toujours plus nombreux, soumis à une concurrence toujours plus féroce en raison du développement du commerce électronique, et dont le besoin en noms de domaine de qualité reste intact.

La clé réside davantage dans le rapprochement entre les deux acteurs. Un rapprochement dans lequel tous deux auraient d’ailleurs beaucoup à gagner. Et le marché aussi.

Gageons que l’année 2009 les y aidera. Nous l’espérons en tous cas aussi mouvementée que 2008.

D’ici là, je vous souhaite au nom de toute l’équipe Sedo d’excellentes fêtes de fin d’année.

Rémy Sahuc

Chef de Zone Europe méditerranéenne - Sedo