Hauts et bas de 2006

Matt Bentley, responsable stratégique international de Sedo fait le point sur l'année des"domainers".

En ce début 2007, le marché des noms de domaine a singulièrement changé par rapport à ce qu’il était il y a encore un an. Chaque année amène ses hauts et ses bas, et 2006 n’a pas fait exception. Alors que la santé infatigable du marché des liens sponsorisés a propulsé la valeur des noms de domaine vers de nouveaux sommets, certains ont commis des erreurs et ont raté des opportunités. Pas besoin d’être Nostr<st1:personname w:st="on">adam</st1:personname>us pour prédire que 2007 apportera également son lot de surprises, à la fois bonnes et mauvaises. Pour vous aider à faire de 2007 une année aussi bonne pour vous que 2006 l’a été pour certains, Sedo présente un bilan des points positifs et des points négatifs de 2006.<o:p></o:p>

2006 : LES HAUTS <o:p></o:p>

1. Le contact humain <o:p></o:p>

Les investisseurs en noms de domaine ont longtemps semblé préférer la seule compagnie de leur ordinateur, et espérer que les autres investisseurs disparaissent du jour au lendemain. Les forums américains ont certes contribué à la formation d’un esprit de communauté, mais pour la plupart des « domainers », c’est la participation aux conférences TRAFFIC qui a révolutionné la vision qu’ils avaient du marché. <o:p></o:p>

2006 a vu l’explosion d’évènements destinés à rassembler les « domainers » : en plus des trois conférences TRAFFIC, citons 3 réunions de l’ICANN, des dîners pour domainers, des tournois de golf pour domainers, Domain FEST et des événements VIP comme le SedoPro Forum. En attendant peut-être le Yoga pour domainers, le Curling pour domainers ou les réunions des Domainers anonymes...<o:p></o:p>

Les résultats se font ressentir sur l’industrie en général. Une approche collective permet une certaine organisation, et même autorégulation de la part des domainers, qui seront peut-être le meilleur moyen de stabiliser et de légitimer l’industrie. L’Internet Commerce Association, un nouveau groupement des entreprises leaders du secteurs comme Sedo, iREIT ou NameAdmin, en est sans doute le meilleur exemple. <o:p></o:p>

2. Les enchères <o:p></o:p>

Conséquence logique du développement de l’Internet et du marché des noms de domaine, les bons noms de domaine sont de plus en plus sujets à la convoitise de plusieurs acheteurs potentiels. Ce sont donc les conditions idéales pour des enchères !<o:p></o:p>

Les dernières années ont validé le format des enchères comme le moyen le plus effectif de liquider des noms de domaine à bon prix. Depuis le lancement des enchères Sedo en octobre, les domainers peuvent enfin vendre leur domaines en utilisant une plate-forme spécialement dédiée aux noms de domaine. Si l’on se base sur les premiers mois d’existence des enchères, on peut s’attendre à beaucoup de belles ventes par ce biais en 2007 ! <o:p></o:p>

3. La professionalisation des investisseurs <o:p></o:p>

C’est peut-être Sedo qui a démarré cette tendance en adoubant une nouvelle classe domainers : les “SedoPro’s”. Mais la décision de Sedo de lancer une version “de luxe” de son service de Parking était plus probablement une réponse à l’apparition d’une nouveau type d’investisseurs en noms de domaine. Des millions de dollars de capitaux ont été investis dans le marché des noms de domaine en 2006, donnant naissance à des « méga-domainers » détenant chacun plusieurs centaines de milliers de noms de domaine.
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Evidemment, il ne s’agit pas d’investisseurs isolés mais d’entreprises établies, entraînant avec elles une véritable professionalisation de l’ensemble de l’industrie. Professionalisation signifie entre autres un gros effort pour nettoyer l’industrie de ses « zones grises » comme les noms de domaine offensants et potentiellement illégaux, les cybersquattings et les typosquattings. Ces entreprises investissent également dans le but de corriger une image souvent faussée envers le monde extérieur, à coup de relations presse et d’autres modes de communication.<o:p></o:p>

L’intervention de grandes sociétés sur le second marché des noms de domaine aura au final des conséquences positives pour l’ensemble du marché. En 2007, comme ce fût le cas en 2006, l’un des plus grands défis de l’industrie sera de se débarrasser de l’image de « cybersquatteurs », « cow-boys de l’Internet » ou même « fraudeurs » dont souffrent les domainers à l’heure actuelle. La présence de grandes entreprises reconnues sera un atout pour expliquer à la communauté Internet les bénéfices qu’elle peut tirer de son investissement dans les noms de domaine.

2006 : LES BAS<o:p></o:p>


1. Les Médias <o:p></o:p>

Alors que certains médias (NdT: anglophones) proposent un contenu pertinent adressé aux domainers, beaucoup de médias de masse semblent prendre un malin plaisir à saboter toute sujet ayant trait au second marché des noms de domaine. Si une palme devait être décernée pour « Incompétence totale en termes d’articles sur les noms de domaine », elle reviendrait à BusinessWeek. Tout d’abord à cause d’un article paru en octobre dernier (qui plus est en couverture) qui crée un amalgame entre fraude au clic et parking de noms de domaine, sans faire aucune mention du business légitime de la navigation directe, ni bien sûr préciser que l’extrême majorité des pages parking n’ont absolument rien à voir avec la fraude au clic et offrent au contraire un retour sur investissement rentable aux annonceurs. BusinessWeek a ensuite continué le mois dernier en assimilant le cybersquatting et le phishing comme conséquences du « Domain Tasting » - alors ce que ce dernier est souvent tout à fait légitime.<o:p></o:p>

BusinessWeek n’est pas le seul media à être à côté de la plaque lorsqu’il s’agit de noms de domaine. Un article publié sur le blog de F-Secure, une société spécialisée dans la sécurité sur Internet, a donné lieu à une série d’article désinformatifs dans les médias selon lesquels les typos de noms de domaine étaient revendues dans le but de perpétrer des attaques de phishing. Nous sommes d’accord qu’il est mal d’enregistrer des noms de domaine imitant des grandes marques. Mais cette pratique appelée cybersquatting ou typosquatting est plus liée à une volonté de rentabiliser du traffic par PPC qu’au phishing. En dirigeant les médias sur une mauvaise voie, F-Secure a uniquement réussi rendre un peu plus confuse une compréhension générale du marché de la part du grand public qui l’était déjà – et, accessoirement, de vendre plus de leur solution de sécurité, ce qui était sans doute le but au départ. <o:p></o:p>

Mais le thème recurrent le plus énervant en 2006 a été l’obsession du “Domain kiting”. Ce terme, inventé par le président du registrar GoDaddy, Bob Parsons, joue sur la méthode de fraude au chèque nommée « Check kiting ». Une fois de plus : on peut discuter du « Domain tasting », mais le « domain kiting », c’est-à-dire le fait d’enregistrer, d’annuler et de ré-enregistrer les mêmes noms de domaine tous les cinq jours pour éviter de payer les frais d’enregistrement, concerne tout au plus une minorité des noms de domaine enregistrés via le système de « domain tasting », et non le but de la chose comme le suggèrent souvent les médias. Le but du « domain tasting » est d’identifier les noms de domaine qui reçoivent du trafic, et d’abandonner le reste après la période de 5 jours de test. En d’autres termes, le tasting a généré des millions d’enregistrements légitimes (donc payés) au cours des dernières années, un fait peut être omis dans les propos de Bob Parson parce que, peut-être, ces enregistrements n’ont pas été faits au travers de sa société.


2. Lancements de nouveaux TLD’s <o:p></o:p>

Considérant le role central qu’ils jouent sur les opérations sur Internet, on peut considérer que les différents registres prennent parfois des décisions assez effrayantes. En 2006, les registres et leur partenaire principal, l’ICANN ont malheureusement conforté ces soupçons, en particulier dans leur gestion des procédures de lancement de nouvelles exstensions.<o:p></o:p>

Même si l’EUrid, le registre du .eu, a bien géré un grand nombre de choses, ils ont laissé un vide dans leur politique de « Sunrise » destinée aux titulaires de marque qui a permis aux titulaires de marques bidons comme « S/ &ex, Inc. » de réclamer les droits sur les meilleurs noms de domaine génériques. La politique d’enregistrement de l’Eurid permettait aux noms de domaine de retirer les caractères spéciaux lors de l’enregistrement de nom de domaine, de sorte que le titulaire d’une marque comme « S/ &ex. » pouvait réclamer des droits sur « sex.eu », par example. <o:p></o:p>

Le problème a été accentué par le fait que PriceWaterhouseCoopers, la société en charge de vérifier les candidatures, a refusé d’appliquer la moindre trace de bon sens à leur attribution des noms de domaine (par exemple : frankfurt.eu devrait il plutôt revenir à la ville de Francfort ou au titulaire de la marque belge « Frank&Furt » ?). Finalement, lorsque l’Eurid s’est rendu compte de l’échec de la procédure de sunrise, il a essayé de cacher son impair en se lançant dans des contentieux maladroits soit-disant destinés à lutter contre la spéculation. Au final, le résultat est un lancement qui en a enrichi quelques uns mais qui n’ a pas permis l’adoption générale du .eu, car elle a rendu aux grandes entreprises et aux autres utilisateurs finaux trop difficile l’obtention du nom de domaine qu’ils souhaitaient.<o:p></o:p>

.mobi semble avoir appris des mauvaises expériences de l’Eurid : le registre dotMobi a réservé plusieurs milliers de noms de domaine génériques de très grande qualité qui ne pourraient pas être réclamés par des titulaires de marque. Après avoir testé différentes méthodes de revente de ces noms de domaine, dotMobi semble avoir conclu qu’un système d’enchères est le moyen le plus ouvert et transparent d’attribuer ces actifs uniques aux entités les plus motivées.<o:p></o:p>

3. La persistence du « côté obscur »<o:p></o:p>

La plus grande déception de 2006, c’est sans doute que, malgré tout les progrès accomplis et tous les succès partagés, la communauté des domainers a encore du progrès à faire en termes de contrôle de son côté obscur. Malgré une certaine répression, il existe encore un nombre alarmant de personnes qui choisissent l’argent facile et rapide généré par le typosquatting, le cybersquatting et la fraude au clic, plutôt que de construire un portefeuille légitime de noms de domaine. Pire : il existe même des entreprises qui cherchent encore à proposer leurs services à ces personnes. Alors que les entreprises établies du secteur comme Fabulous, Afternic, DomainSponsor et Sedo investissent de plus en plus dans le combat contre la fraude, de nouveaux acteurs apparaissent qui cherchent délibérément à aller dans l’autre direction, allant parfois jusqu’à frauder eux-mêmes.<o:p></o:p>

Les domainers sont les premières victimes de ces zones troubles. Il suffit souvent à un annonceur d’une seule mésaventure avec un cybersquatter ou un fraudeur au clic pour décrédibiliser à ses yeux le concept même de trafic généré par un nom de domaine. L’auto-régulation, le respect des droits des annonceurs et des titulaires de marque, et le respect de pratiques business de qualité est le meilleur moyen d’éviter un éventuel retour de manivelle à l’encontre du trafic généré par les noms de domaine.<o:p></o:p>

EN ESPERANT 2007 <o:p></o:p>

J’espère que ce retour en arrière sur les hauts et les bas de l’année passé aura permis de stimuler un enthousiasme face aux challenges et aux opportunités qui nous attendent pour 2007. La seule constante est le changement, et ce dernier apporte les opportunités. Nous vous souhaitons que les changements que vous ferez en 2007 en feront une année pleine de succès pour l’ensemble des domainers !

L'article original en anglais est disponible ici.